Work better elsewhere. You’re more spirit than man.
When the main chance presents itself, chastely withdraw—
Stay true to your first love—to sweet, grieving Thought.
Whether you’re mocked or admired, teach your lesson:
A father to guard people, priestly to bless them.
When citizens, famished and likely to perish,
Though sons of the same France and of the same Paris
Fight with each other—when suddenly appear
Barricades, sad sight, on street corners here
Mounting up, spewing death, shots left right and centre
Run out, then, alone and unarmed, in peace; enter
This murderous war—wicked conflict, too foul—
Bare your chest to the world; expose your own soul
Speak out—pray out—try to save weak and strong
Smile defiance at the guns and weep tears for those gone.
Then climb the calm hill til you’re far from the melée
And up there, defend at the ardent Assembly
Those they are sending to exile—save the wrecked,
Reverse the death penalty, serve people, protect
Our Order and Peace, seized by hotheaded others,
And our poor hoodwinked soldiers, and also your brother,
The Man of the People in small prison cell
And the Law, and proud sorrowful Freedom as well,
To console, in these trials of the anxious Oppressed
The divine art that shivers and sobs—for the rest,
Only await the moment when justice is brought full.
Your role is to warn the world and remain thoughtful
Ce que le poète se disait en 1848
Tu ne dois pas chercher le pouvoir, tu dois faire
Ton œuvre ailleurs ; tu dois, esprit d'une autre sphère,
Devant l'occasion reculer chastement.
De la pensée en deuil doux et sévère amant,
Compris ou dédaigné des hommes, tu dois être
Pâtre pour les garder et pour les bénir prêtre.
Lorsque les citoyens, par la misère aigris,
Fils de la même France et du même Paris,
S'égorgent ; quand, sinistre, et soudain apparue,
La morne barricade au coin de chaque rue
Monte et vomit la mort de partout à la fois,
Tu dois y courir seul et désarmé ; tu dois
Dans cette guerre impie, abominable, infâme,
Présenter ta poitrine et répandre ton âme,
Parler, prier, sauver les faibles et les forts,
Sourire à la mitraille et pleurer sur les morts;
Puis remonter tranquille à ta place isolée,
Et là, défendre, au sein de l'ardente assemblée,
Et ceux qu'on veut proscrire et ceux qu'on croit juger,
Renverser l'échafaud, servir et protéger
L'ordre et la paix, qu'ébranle un parti téméraire,
Nos soldats trop aisés à tromper, et ton frère,
Le pauvre homme du peuple aux cabanons jeté,
Et les lois, et la triste et fière liberté;
Consoler dans ces jours d'anxiété funeste,
L'art divin qui frissonne et pleure, et pour le reste
Attendre le moment suprême et décisif.
Ton rôle est d'avertir et de rester pensif.
27 novembre 1848