Thursday, 30 August 2007

Chastisements, NOX 2

It's finished! There's silence all round now—and horror.
Long live Poulmann Caesar! Vive Soufflard emperor!
Now's the time to make bonfires from old barricades;
The Porte de Saint-Denis beneath its arcades
Sees the wind-shaken firelight shimmer around.
All done. Time to rest now. You can hear it, the sound
Of swords going in sheathes, coins in pockets and bags.
The Bivouac Bank takes receipt of our swag.
Those who killed without pause and who didn’t disown us,
Will get croix d’honneurs as a nice little bonus.
The victors are whooping; they dance in the ruins,
Past shadow-filled corners where corpses are strewn.
One glad, mad-drunk soldier, oblivious to all
Staggers, steadies himself with his hand on the wall
Inadvertently smudging some spilt human brain.
They're all drinking; they laugh, sing and feast with the slain,
With the shot-down and vanquished: men, women and kids.
Gilded Generals triumphantly ride through the midst
Watched blankly by corpses fallen upside-down skew.
Bravo! Caesar has taken the short cut through!
We run to tell the Elysée that it’s good.
Blood in the houses, gutters running with blood—
It floods everywhere. To cross these scarlet seas,
Judges must hoik up their gowns to their knees,
A priest carries off a coagulate thick strand
Still steaming, for use in old Veuillot’s inkstand.
Yes, yesterday you were all graces and airs,
Now the army has shooed you from your curule-chairs,
Magistrates! Now that your hearts are your own
And you’re pretty well certain that Mandrin has won,
Since your sure there's no need to show in-teg-rit-ee
Mandrin will reward your bright-eyed loyalty
Since he’ll be the paymaster now (good thing too)
Since he’ll manage the budget, there’s no risk to you—
He’ll throttle the law till it’s in quite a poor way,
You'll find its cadaver stuffed in at your doorway.
Roll up! Celebrate! Sing Hosanna, Lord save you!
Forget the heart-terror that yesterday gave you,
And, now that he’s killed old men, women and girls,
Now that he’s stepped in blood up to the ankles,
All hail great Assassin! Drop down in the mud
And lick both his feet to clean off all the blood!

II
C'est fini! Le silence est partout, et l'horreur.

Vive Poulmann César et Soufflard empereur!
On fait des feux de joie avec les barricades;
La Porte Saint-Denis sous ses hautes arcades
Voit les brasiers trembler au vent et rayonner.
C'est fait, reposez-vous; et l'on entend sonner
Dans les fourreaux le sabre et l'argent dans les poches.
De la banque aux bivouacs on vide les sacoches.
Ceux qui tuaient le mieux et qui n'ont pas bronché
Auront la croix d'honneur par dessus le marché.
Les vainqueurs en hurlant dansent sur les décombres.
Des tas de corps saignants gisent dans les coins sombres.
Le soldat, gai, féroce, ivre, complice obscur,
Chancelle, et, de la main dont il s'appuie au mur,
Achève d'écraser quelque cervelle humaine.
On boit, on rit, on chante, on ripaille; on amène
Des vaincus qu'on fusille, hommes, femmes, enfants.
Les généraux dorés galopent triomphants,
Regardés par les morts tombés à la renverse.
Bravo! César a pris le chemin de traverse!
Courons féliciter l'Elysée à présent.
Du sang dans les maisons, dans les ruisseaux du sang,
Partout! Pour enjamber ces effroyables mares,
Les juges lestement retroussent leurs simarres,
Et l'Église joyeuse en emporte un caillot
Tout fumant, pour servir d'écritoire à Veuillot.
Oui, c'est bien vous qu'hier, riant de vos férules,
Un caporal chassa de vos chaises curules,
Magistrats! Maintenant que, reprenant du cœur,
Vous êtes bien certains que Mandrin est vainqueur,
Que vous ne serez pas obligés d'être intègres,
Que Mandrin dotera vos dévoûments allègres,
Que c'est lui qui paiera désormais, et très-bien,
Qu'il a pris le budget, que vous ne risquez rien,
Qu'il a bien étranglé la loi, qu'elle est bien morte,
Et que vous trouverez ce cadavre à sa porte,
Accourez, acclamez, et chantez Hosanna!
Oubliez le soufflet qu'hier il vous donna,
Et, puisqu'il a tué vieillards, mères et filles,
Puisqu'il est dans le meurtre entré jusqu'aux chevilles,
Prosternez-vous devant l'assassin tout-puissant,

Et léchez-lui les pieds pour effacer le sang!

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