Because Crime snatched sceptre and crown
Because all rights have been betrayed
Because the fiercest now make moan
Because on every boundary stone
My land’s dishonour is displayed;
Republic of our fathers’ right,
Pantheon filled with noble light,
Gold dome in the free blue sky
Temple of immortal shadows
Because these men ascended ladders
To paste-up Empire on your side
Because the soul is fallible,
Because we grovel, can’t recall
Truth, Cleanness, Grandeur, Beauty’s bloom,
The indignant eyes of History,
Law, Honour, Righteousness, Glory,
And all of those now in the tomb;
I love exile! Sorrow, je t’aime!
Sadness, be my diadem!
I love you, haughty poverty!
I love this door the wind blows through.
I love Bereavement’s grave statue
Who’s come here to sit next to me.
I love that Evil works me over;
Because in shadow I recover
Things that make my spirit smile:
Dignity, Faith, Truth, though flown
You, proud Freedom, exiled-one,
And you, Devotion, though reviled.
I love this solitary island
Jersey, that freedom-loving England
Covers with her ancient flag,
Dark waters that by moments grow
The ship at sea, a wandering plough
Whose ocean-furrows turn and drag.
O deep-set sea, I love your gulls!
They shake your waves in glittering pearls
With their wide wild-coloured wings!
They plunge into the giant breakers
Shoot out from the curling gapers
As a soul flees sufferings.
I love this rock’s solemnity
Where I can hear eternity,
It's unrelenting, as remorse is;
Born again where shadows span,
Waves break on the sombre land,
Mothers on their children’s corpses.
V
Puisque le juste est dans l'abîme,
Puisqu'on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu'on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays ;
Ô République de nos pères,
Grand Panthéon plein de lumières,
Dôme d'or dans le libre azur,
Temple des ombres immortelles,
Puisqu'on vient avec des échelles
Coller l'empire sur ton mur -
Puisque toute âme est affaiblie,
Puisqu'on rampe, puisqu'on oublie
Le vrai, le pur, le grand, le beau,
Les yeux indignés de l'histoire,
L'honneur, la loi, le droit, la gloire,
Et ceux qui sont dans le tombeau ;
Je t'aime, exil! douleur, je t'aime!
Tristesse, sois mon diadème!
Je t'aime, altière pauvreté!
J'aime ma porte aux vents battue.
J'aime le deuil, grave statue
Qui vient s'asseoir à mon côté.
J'aime le malheur qui m'éprouve,
Et cette ombre où je vous retrouve,
Ô vous à qui mon coeur sourit,
Dignité, foi, vertu voilée,
Toi, liberté, fière exilée,
Et toi, dévouement, grand proscrit!
J'aime cette île solitaire,
Jersey, que la libre Angleterre
Couvre de son vieux pavillon,
L'eau noire, par moments accrue,
Le navire, errante charrue,
Le flot, mystérieux sillon.
J'aime ta mouette, Ô mer profonde,
Qui secoue en perles ton onde
Sur son aile aux fauves couleurs,
Plonge dans les lames géantes,
Et sort de ces gueules béantes
Comme l'âme sort des douleurs.
J'aime la roche solennelle
D'où j'entends la plainte éternelle,
Sans trêve comme le remords,
Toujours renaissant dans les ombres,
Des vagues sur les écueils sombres,
Des mères sur leurs enfants morts.
Jersey décembre. 1852
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