On this sort of spectacle—he’s just a kind
Of a parrot that’s got a Great Name for his perch,
Poor devil, his black suit all old and besmirched,
1815 proved a trust-fund depriver:
He’d barely ten sous—had to borrow a fiver.
But now? … please, examine this ladder, I beg you:
He raises a Bill at five francs in the ecu
Signed Garat: supported by banknotes like that,
He climbs to a million, this swift acrobat;
And that hungry million will wolf down a billion—
We’re left with a farthing from all that gold bullion.
Then—coaches and palaces, balls, feasts and opulence;
Eating his meals when he likes—watch him gobble France.
Thus does a rogue become head of a country.
What did he do? Commit crime? Pah! A hunter, he:
Massacring brilliantly, his crime was marvellous,
Great Stomach-Heave swears an oath. And the starved abyss
Shuts itself up with a grumble and groan.
The underground Revolution—it is gone
Leaving behind it a slight whiff of sulphur.
Romieu shows a trapdoor: “see this gulf here!”
Vivat Mascarillus! Wild tambourine hubbubs!
We’ll truncheon them, hold then all there in the suburbs
The workers—we’ll keep them like negroes in cages.
Parisian pavements are white with ukases;
The Seine freezes over as cold as the Neva
And as for the Master—he triumphs! Struts over
From prefect to prefect, from mayor to mayor,
Adorned with December 2/Eighteen Brumaire,
Swamped by thrown bouquets, and carried in chariots
Ugly and happy and cheered—by Iscariots.
Back to the Louvre as ‘Napoleon’ … Parody
Emperor, he studies hard, reads the history
Alex the Sixth—honour! virtue! (almost)
Installs in his palace this Medici ghost;
And now and again he quits purple and cassock
To wander the streets trousered up like a Cossack,
And laughing and scattering crumbs in his path
Feeding fish with the bread that his prisoners don’t have.
The barracks adore him—bless him, lying prone:
Beneath his feet Europe skulks under his throne.
He rules by the mitre and by the iron collar.
This throne has three sides: theft, perjury, murder.
O Carrare! ô Paros! ô marble penteliques!
O all the old heroes of ancient republics!
O all the dictators of old Roman state!
The moment has come to admire destined fate.
Here a new god has climbed up the church facade
Observe it, o people! Cold history, regard!
But then we, as martyrs for right, we atone
With Pericles just as with Scipio; on
The friezes that show Wingless Victory’s van, there
He is, amongst Caesars, his train drawn by panthers,
In purple and belted with royal laurel switches
With eagles of gold, amongst brazen wolf-bitches,
Like a star that shines brighter than its satellite, he’s
Highest of all Emperor-stylites,
Between calm Augustus and Trajan the pure,
Resplendent, immobile in endless azure,
Above pantheons, higher than propylaeas:
Robert Macaire with his boots all dog-ears!
I Apothéose
Méditons. Il est bon que l'esprit se repaisse
De ces spectacles-là. L'on n'était qu'une espèce
De perroquet ayant un grand nom pour perchoir,
Pauvre diable de prince, usant son habit noir,
Auquel mil huit cent quinze avait coupé les vivres.
On n'avait pas dix sous, on emprunte cinq livres.
Maintenant, remarquons l'échelle, s'il vous plaît.
De l'écu de cinq francs on s'élève au billet
Signé Garat; bravo ! puis du billet de banque
On grimpe au million, rapide saltimbanque;
Le million gobé fait mordre au milliard.
On arrive au lingot en partant du liard.
Puis carrosses, palais, bals, festins, opulence
On s'attable au pouvoir et l'on mange la France.
C'est ainsi qu'un filou devient homme d'état.
Qu'a-t-il fait? Un délit? Fi donc! un attentat;
Un grand acte, un massacre, un admirable crime
Auquel la haute cour prête serment. L'abîme
Se referme en poussant un grognement bourru.
La Révolution sous terre a disparu
En laissant derrière elle une senteur de soufre.
Romieu montre la trappe et dit: Voyez le gouffre!
Vivat Mascarillus ! roulement de tambours.
On tient sous le bâton parqués dans les faubourgs
Les ouvriers ainsi que des noirs dans leurs cases
Paris sur ses pavés voit neiger les ukases
La Seine devient glace autant que la Néva.
Quant au maître, il triomphe ; il se promène, va
De préfet en préfet, vole de maire en maire,
Orné du Deux-Décembre, du Dix-huit Brumaire,
Bombardé de bouquets, voituré dans des chars,
Laid, joyeux, salué par es choeurs de mouchards.
Puis il rentre empereur au Louvre, il parodie
Napoléon, il lit l'histoire, il étudie
L'honneur et la vertu dans Alexandre six;
Il s'installe au palais du spectre Médicis;
Il quitte par moments sa pourpre ou sa casaque,
Flâne autour du bassin en pantalon cosaque,
Et riant, et semant les miettes sur ses pas,
Donne aux poissons le pain que les proscrits n'ont pas.
La caserne l'adore, on le bénit au prône;
L'Europe est sous ses pieds et tremble sous son trône ;
Il règne par la mitre et par le hausse-col.
Ce trône a trois degrés, parjure, meurtre et vol.
Ô Carrare! ô Paros! ô marbres pentéliques!
Ô tous les vieux héros des vieilles républiques!
Ô tous les dictateurs de l'empire latin!
Le moment est venu d'admirer le destin.
Voici qu'un nouveau dieu monte au fronton du temple.
Regarde, peuple, et toi, froide histoire, contemple.
Tandis que nous, martyrs du droit, nous expions,
Avec les Périclès, avec les Scipions,
Sur les frises où sont les victoires aptères,
Au milieu des césars trainés par des panthères,
Vêtus de pourpre et ceints du laurier souverain,
Parmi les aigles d'or et les louves d'airain,
Comme un astre apparaît parmi ses satellites,
Voici qu'à la hauteur des empereurs stylites,
Entre Auguste à l'oeil calme et Trajan au front pur,
Resplendit, immobile en l'éternel azur,
Sur vous, ô panthéons, sur vous, ô propylées,
Robert Macaire avec ses bottes éculées!
Jersey, Décembre 1852
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