Friday, 24 October 2008

BOOK 3, 'Family Restored' 4

And so the most abject, the vile, feebly thin—these
Will rule us? Like there’s any lack of true princes
With sceptres of gold to insult the blue sky
To be kings and wrongdoers by God’s grace on High!
What! A beggar like him, with titles beplastered,
To spend all that splendour on his giant bastards,
His unwanted children, the remnants of appetite,
Nameless by theft, and whose birth’s but a crappy right,
Cunning Bohemians moulded by arrogance,
Break-ins who’ll sneak in the bloodline of Bragance,
Join the royal houses of Austria or d’Est,
Thanks to that legal lie: is pater est.
He’ll cry: I am Bourbon, or: I’m Bonaparte
Cynically crush the map with bony grasp
Saying ‘it’s mine! I win all at a stroke!’
Thanks to those brave people, big-hearted folk
Who render to Curtius, this king of waxwork!
And when I say: ‘poser!’ it just echoes back: sir!
What! this royal clod, this crown-wearing pickpocket
Who, in a chain-ball with an ornate pin-lock, is
Sent to the depths of a prison-hulk’s hold.
This mock-silver highness, this Prince of fool’s-gold,
Sets himself up before France, foul, bloodshed-y,
Acts like an emperor, to convey ‘majesty’
He rolls his handlebar ’tasche and caresses it
It shields his face from any who’d mess with it
Without it in Saint Cloud he’d soon disappear
Get chucked in the gutter to dirty the sewer.

Peace, say a hundred fools! Finished! All of it!
No God but 3%, Mandrin’s His Prophet.
He reigns! We have voted. It’s vox populi
I understand: Shame is now fait accompli.
But then, who did vote? Who counted them all up?
Just who got a look at this nocturnal ballot?
And where was the law in this insolent turn?
And where was the nation? Where had freedom gone?
They voted!
…………….....A fearful herd led to their grazing
By sacristan and by the village policeman,
You who, terrified, set your thoughts on your foods
And eat up your houses, your orchards, your woods,
Your crops of alfalfa, your apples and cider,
Each dawn stretching both your jaws wide as the hydra;
Brave people: you really believe in your hay,
Religion gets stuffed up your ‘proprietay’
Souls ‘touched’ by silver that gold makes devout
Cynical mayors training peasants to vote
Wardens dead-eyed, flatfaced curates—uncalm—as
They shout from their lecterns: Dæmonem laudamus;
Fools who inflame you like fire does dry wood;
Merchants whose weights-and-scales turn out no good;
Crook-backed good-ole-boys, statesmen who owlishly
Give to the world (before fraud and conspiracy)
Deadly tribunes and a life-threatening press:
Fatheads, these timid-souls—a plague, no less—
They cry, though themselves immune from the contagion;
Voltaireans, hedonists, this fervent legion
Sainted bons-vivants, who throw in the same pot
God, Orgy and Mass—and, pell-mell, mix the lot!’
With heaven’s defence and the same style as Goton;
Good backs, as you bend yourself down, love the baton;
Contemplative smugs from the Austrian gibbets
Stock-marketeers as much fibbed-to as fibbers
Invalids, lions turned lapdogs, naïve foöls
Who think that this man is their saviour: you all
Stand astonished—you’re like those sheep of Panurge—
Stunned by the miracles of Cartouche Thamaturge;
Black marks on stamped paper, kale-planters too,
You understand, don’t you, what France is—it’s you,
You know we’re the people, and that we never got
The rights we’ve now given this man, you dumb lot?

These ‘rights’ (understand it, you sheepdogs of Maupas)
Are what France and all its folk never amassed.
Truth, high above, won’t turn ashen or fail.
Freedom’s no rag to be put up for sale,
Tossed on the heap, flogged off in a pawn-shop.
Whilst people are crippled by tyranny’s man-trap,
Inalienable Right will always stay faithful,
It builds up each citizen into a citadel;
Glory is won in defying this coward,
The least of the people becomes the most forward.
So, seek your dull happiness, o you flat creatures
Live in the mire and the rot and the reek there,
Worship this turd under his brocade dais,
Whilst honest men back off and tell him: no dice.
I will not follow the downfall of others
Honour cedes nothing. You’ve no right to smother
My freedom, my good, my blue sky, my heart’s love;
None have that right—not the blind skies above.
Though there may be millions of slaves, I am free.
So says Cato. The Tiber—the Seine—nobody
Can drown there so long as just one man stands tall.
The blood of our ancestors flares, set to boil,
Virtue, and Pride, Justice too, History
The whole nation; its every last drop of glory
Lives on in the last face refusing abasement.
Just one temple pillar can hold the whole place up;
One Frenchman is France; one Roman holds Rome,
And the breaker of many men falls before one.



IV
Ainsi les plus abjects, les plus vils, les plus minces
Vont régner! ce n'était pas assez des vrais princes
Qui de leur sceptre d'or insultent le ciel bleu,
Et sont rois et méchants par la grâce de Dieu!
Quoi! tel gueux qui, pourvu d'un titre en bonne forme,
A pour toute splendeur sa bâtardise énorme,
Tel enfant du hasard, rebut des échafauds,
Dont le nom fut un vol et la naissance un faux,
Tel bohème pétri de ruse et d'arrogance,
Tel intrus entrera dans le sang de Bragance,
Dans la maison d'Autriche ou dans la maison d'Est,
Grâce à la fiction légale is pater est,
Criera: je suis Bourbon, ou: je suis Bonaparte,
Mettra cyniquement ses deux poings sur la carte,
Et dira: c'est à moi! je suis le grand vainqueur!
Sans que les braves gens, sans que les gens de coeur
Rendent à Curtius ce monarque de cire!
Et, quand je dis: faquin! l'écho répondra: sire!
Quoi! ce royal croquant, ce maraud couronné,
Qui, d'un boulet de quatre à la cheville orné,
Devrait dans un ponton pourrir à fond de cale,
Cette altesse en ruolz, ce prince en chrysocale,
Se fait devant la France, horrible, ensanglanté,
Donner de l'empereur et de la majesté,
Il trousse sa moustache en croc et la caresse,
Sans que sous les soufflets sa face disparaisse,
Sans que, d'un coup de pied l'arrachant à Saint-Cloud,
On le jette au ruisseau, dût-on salir l'égout!

—Paix! disent cent crétins. C'est fini. Chose faite.
Le Trois pour cent est Dieu, Mandrin est son prophète.
Il règne. Nous avons voté ! Vox populi. -
Oui, je comprends, l'opprobre est un fait accompli.
Mais qui donc a voté ? Mais qui donc tenait l'urne ?
Mais qui donc a vu clair dans ce scrutin nocturne ?
Où donc était la loi dans ce tour effronté ?
Où donc la nation ? Où donc la liberté ?
Ils ont voté!

......................Troupeau que la peur mène paître
Entre le sacristain et le garde champêtre
Vous qui, pleins de terreur. voyez, pour vous manger,
Pour manger vos maisons, vos bois, votre verger,
Vos meules de luzerne et vos pommes à cidre,
S'ouvrir tous les matins les mâchoires d'une hydre
Braves gens, qui croyez en vos foins, et mettez
De la religion dans vos propriétés;
Âmes que l'argent touche et que l'or fait dévotes
Maires narquois, traînant vos paysans aux votes;
Marguilliers aux regards vitreux ; curés camus
Hurlant à vos lutrins: Dæmonem laudamus;
Sots, qui vous courroucez comme flambe une bûche;
Marchands dont la balance incorrecte trébuche;
Vieux bonshommes crochus, hiboux hommes d'état,
Qui déclarez, devant la fraude et l'attentat,
La tribune fatale et la presse funeste;
Fats, qui, tout effrayés de l'esprit, cette peste,
Criez, quoique à l'abri de la contagion;
Voltairiens, viveurs, fervente légion,
Saints gaillards, qui jetez dans la même gamelle
Dieu, l'orgie et la messe, et prenez pêle-mêle
La défense du ciel et la taille à Goton;
Bons dos, qui vous courbez, adorant le bâton;
Contemplateurs béats des gibets de l'Autriche
Gens de bourse effarés, qui trichez et qu'on triche;
Invalides, lions transformés en toutous;
Niais, pour qui cet homme est un sauveur; vous tous
Qui vous ébahissez, bestiaux de Panurge,
Aux miracles que fait Cartouche thaumaturge;
Noircisseurs de papier timbré, planteurs de choux,
Est-ce que vous croyez que la France, c'est vous,
Que vous êtes le peuple, et que jamais vous eûtes
Le droit de nous donner un maître, ô tas de brutes?
Ce droit, sachez-le bien, chiens du berger Maupas,
Et la France et le peuple eux-mêmes ne l'ont pas.
L'altière Vérité jamais ne tombe en cendre.
La Liberté n'est pas une guenille à vendre,
Jetée au tas, pendue au clou chez un fripier.
Quand un peuple se laisse au piège estropier,
Le droit sacré, toujours à soi-même fidèle,
Dans chaque citoyen trouve une citadelle;
On s'illustre en bravant un lâche conquérant,
Et le moindre du peuple en devient le plus grand.
Donc, trouvez du bonheur, ô plates créatures,
A vivre dans la fange et dans les pourritures,
Adorez ce fumier sous ce dais de brocart,
L'honnête homme recule et s'accoude à l'écart.
Dans la chute d'autrui je ne veux pas descendre.
L'honneur n'abdique point. Nul n'a droit de me prendre
Ma liberté, mon bien, mon ciel bleu, mon amour.
Tout l'univers aveugle est sans droit sur le jour.
Fût-on cent millions d'esclaves, je suis libre.
Ainsi parle Caton. Sur la Seine ou le Tibre,
Personne n'est tombé tant qu'un seul est debout.
Le vieux sang des aïeux qui s'indigne et qui bout,
La vertu, la fierté, la justice, l'histoire,
Toute une nation avec toute sa gloire
Vit dans le dernier front qui ne veut pas plier.
Pour soutenir le temple il suffit d'un pilier;
Un français, c'est la France; un romain contient Rome,
Et ce qui brise un peuple avorte aux pieds d'un homme.


4 mai 1853. Jersey

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