The dark plain is trembling with an immense gleam.
Pythagoras, Epicurus, Hesiod's time
For thought; the hour when, having spent the whole night,
Watching the dark blue, the pure stellar light,
Awestruck Chaldean shepherds settled to sleep.
Down there, the waterfall's thousand fluid pleats,
Shining in shadows, are a satin cloak spread;
The gloomy horizon sees Day lift her head --
A laughing pink visage with teeth white as pearls.
The sleepy cow moos; bullfinches, blackbirds
Whistle, jolly quarrellers; and in the wood
A confusion of up-waking voices is heard;
Over the bourées, the shadow releases
The sun-dancing sheep and their brightly lit fleeces;
And the sleepy young girl (how black her fresh eyes are!)
Her white elbows poking from out of her peignoire,
Gropes for her slipper with one naked foot.
Praise be to God! Though night’s disrepute
Has shaken the mountain’s rosebushes and broom,
Superb, tranquil nature now makes them re-bloom;
The nest is awoken; Dawn’s usual hour’s nigh,
A field lifts a feather of smoke to the sky
Gold arrows of light pierce the thick forest break ;
And rather than stopping the sun, we will make
The souls of Baroche and Troplong, those clods!
Sensitive to honour and ardent for good !
X; Aube
Un immense frisson émeut la plaine obscure.
C'est l'heure où Pythagore, Hésiode, Epicure,
Songeaient ; c'est l'heure où, las d'avoir, toute la nuit,
Contemplé l'azur sombre et l'étoile qui luit,
Pleins d'horreur, s'endormaient les pâtres de Chaldée.
Là-bas, la chute d'eau, de mille plis ridée,
Brille, comme dans l'ombre un manteau de satin
Sur l'horizon lugubre apparaît le matin,
Face rose qui rit avec des dents de perles
Le boeuf rêve et mugit, les bouvreuils et les merles
Et les geais querelleurs sifflent, et dans les bois
On entend s'éveiller confusément les voix;
Les moutons hors de l'ombre, à travers les bourrées,
Font bondir au soleil leurs toisons éclairées;
Et la jeune dormeuse, entrouvrant son oeil noir,
Fraîche, et ses coudes blancs sortis hors du peignoir,
Cherche de son pied nu sa pantoufle chinoise.
Louange à Dieu ! toujours, après la nuit sournoise,
Agitant sur les monts la rose et le genêt,
La nature superbe et tranquille renaît;
L'aube éveille le nid à l'heure accoutumée,
Le chaume dresse au vent sa plume de fumée,
Le rayon, flèche d'or, perce l'âpre forêt;
Et plutôt qu'arrêter le soleil, on ferait
Sensibles à l'honneur et pour le bien fougueuses
Les âmes de Baroche et de Troplong, ces gueuses!
28 avril 1853. Jersey.
Wednesday, 28 July 2010
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment