Wednesday 29 August 2007

Chastisements, NOX 1

It’s the date you’ve been planning for all these years
Prince! Now to end it!—The night's chill is fierce.
Come on! Up you get! Getting whiff of a thief
The guard dog of Liberty’s grinding his teeth;
But Carlier’s put him in chains, he’s at bay.
Don’t wait any longer! It’s the hour of the prey.
See, December stirs up his best fog, pale and thick;
Like an old robber baron leaving his bailiwick,
Surprise, brusque assailant, surrounds and strike through.
Go! Regiments ready themselves at HQ,
Rucksacks on, boozed-up, and burning with furor--
This gangster's their number one choice for emperor.
Grab a lamp, down the side way, go on, out you creep;
Take a knife too, it’s time. The Republic’s asleep
False-confident, blind to your sombre eyes' glints,
She sleeps with your oath as her pillow, my Prince.

Cavaliers, footsoldiers, up! Out, you hordes!
More representatives! Men, tie the cords
Truss up generals thrown in a cell with no key--
A punch in the kidneys! Toss the MPs in choky!
Chase the High Court with the flat of your sabres
Become, for the sake of France, brigands and rapers.
You, bourgeois, pay heed: you vile herd, vile muck
Like a blood-covered sword stirring black demons up,
With a flourish our coup-d’État steps from the forge.
Orators for Justice?—cut their throats! coup la gorge!
All you tramps, condotteri, shopkeepers and whores
Strike now! Kill Baudin! Kill Dussoubs! Kill them all!
Who's this standing outside their homes? What’s their babble?
Men, if you would, please machine-gun that rabble!
Shoot! Shoot! You can vote later on, People-King!
First stab Justice, stab Honour, stab Law, everything!
Let the boulevards run with a river of red!
Fill the cans up with wine! Fill the stretchers with dead!
Who’d like brandy? When days are as rainy as these are
We all need a drink. Soldiers, shoot that old geezer.
Kill that child for me, will you? And who is that woman?
The mother? Oh, kill her too. Such wicked humans
They’re trembling! Pavingstones redden their heels!
So this odious Paris resists us? Big deal!
It stinks of contempt, of the dark: this the vengeance
That we, Force, can wreak upon suchlike Intelligence!
Paris respected abroad? Take new courses!
Drag it all through the mud by the hair of our horses!
Till it dies! Till we crush it, erase it, efface!
Black guns, fire your cannonballs right in its face!

***
NOX
I
C'est la date choisie au fond de ta pensée,
Prince! il faut en finir, -- cette nuit est glacée,
Viens, lève-toi! flairant dans l'ombre les escrocs,
Le dogue Liberté gronde et montre ses crocs.
Quoique mis par Carlier à la chaîne, il aboie.
N'attends pas plus longtemps! c'est l'heure de la proie.
Vois, décembre épaissit son brouillard le plus noir;
Comme un baron voleur qui sort de son manoir,
Surprends, brusque assaillant, l'ennemi que tu cernes.
Debout! les régiments sont là dans les casernes,
Sac au dos, abrutis de vin et de fureur,
N'attendant qu'un bandit pour faire un empereur.
Mets ta main sur ta lampe et viens d'un pas oblique,
Prends ton couteau, l'instant est bon: la République,
Confiante, et sans voir tes yeux sombres briller,
Dort, avec ton serment, prince, pour oreiller.

Cavaliers, fantassins, sortez! dehors les hordes!
Sus aux représentants! soldats, liez de cordes
Vos généraux jetés dans la cage aux forçats!
Poussez, la crosse aux reins, l'Assemblée à Mazas!
Chassez la haute-cour à coups de plat de sabre!
Changez-vous, preux de France, en brigands de Calabre!
Vous, bourgeois, regardez, vil troupeau, vil limon,
Comme un glaive rougi qu'agite un noir démon,
Le coup d'État qui sort flamboyant de la forge!
Les tribuns pour le droit luttent: qu'on les égorge.
Routiers, condottieri. vendus, prostitués,
Frappez! tuez Baudin! tuez Dussoubs! tuez!
Que fait hors des maisons ce peuple? Qu'il s'en aille.
Soldats, mitraillez-moi toute cette canaille!
Feu! feu! Tu voteras ensuite, ô peuple roi!
Sabrez le droit, sabrez l'honneur, sabrez la loi!
Que sur les boulevards le sang coule en rivières!
Du vin plein les bidons! des morts plein les civières!
Qui veut de l'eau-de-vie? En ce temps pluvieux
Il faut boire. Soldats, fusillez-moi ce vieux.
Tuez-moi cet enfant. Qu'est-ce que cette femme?
C'est la mère? tuez. Que tout ce peuple infâme
Tremble, et que les pavés rougissent ses talons!
Ce Paris odieux bouge et résiste. Allons!
Qu'il sente le mépris, sombre et plein de vengeance,
Que nous, la force, avons pour lui, l'intelligence!
L'étranger respecta Paris: soyons nouveaux!
Traînons-le dans la boue aux crins de nos chevaux!
Qu'il meure! qu'on le broie et l'écrase et l'efface!
Noirs canons, crachez-lui vos boulets à la face!

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