Sunday, 21 December 2008

Book 3, ‘Family Restored’, XV: Beside the Sea

HARMODIUS
Night falls. Venus shines.

THE SWORD
.........................................Harmodius, the time’s right!

THE END OF THE ROAD
The tyrant will pass.

HARMODIUS
...................................I’m cold—go back.

TOMB
...................................................................Sit tight.

HARMODIUS
Who are you?

TOMB
.....................I’m the fallen. —Executed, or perished.

A SHIP ON THE HORIZON
I am the fallen too, carrying the banished.

THE SWORD
We wait the tyrant.

HARMODIUS
..............................Cold! Such wind!

THE WIND
............................................................I race.
My noise is a voice. I sow throughout space
The cries of the exiles, expirations of misery,
Those without bread, shelter, friends, parentry,
Dying, their gaze on the coastline of Greece.

VOICE IN THE AIR
Nemesis! Nemesis! Rise, avengeress!

THE SWORD
The time is right. Use the dark’s downcoming flood.

THE EARTH
I am full of corpses.

THE SEA
........................................I am red with blood.
The rivers bring down to me countless cadavers.

THE EARTH
The dead bleed, whilst they’re all adoring his shadows.
With each step he takes, under skies clear and free,
I feel them grow agitated, unquiet in me.

A CONVICT
I am a convict, this chain is my doom,
Alas! for not chasing away from my home
A wanted man, fugutive, citizen pure.

THE SWORD
Don’t strike at the heart, for you’ll find nothing there.

THE LAW
I'm a spectre; he killed me. Though I was the Law.

JUSTICE
He took me, a priestess, and made me a whore.

THE BIRDS
He’s stolen the blue air, so we’re taking flight.

LIBERTY
And I’m fleeing with you; — O earth without light,
Greece, adieu!

A THIEF
........................We love him. This Master Least-Good
Respects all the judges, admires the priesthood,
So, we hear enouraging voices all round,
Much more so for us than you gents of renown.

THE OATH
Powerful gods! Close your mouths up forever!
At the bottom of wild hearts, dead, lies Endeavour
Man, you lie! Sun, you lie! Sky, you lie too!
Blow, night winds! Carry off, carry with you
Honour and virtue, that dark dreaming other!

THE HOMELAND
My son, I’m in irons! My son, I’m your mother!
I hold out my arms to you, deep in your prison.

HARMODIUS
What! Strike him, at night, coming back to his maison!
What! Under this black sky, by these shoreless seas!
To stab him, before this dark gulf of unease,
In the presence of darkness and immensity!

CONSCIENCE
You can end this man’s life without troubling me.


Le Bord de le Mer

HARMODIUS
La nuit vient. Vénus brille.

L'ÉPÉE
Harmodius, c'est l'heure !

LA BORNE DU CHEMIN
Le tyran va passer.

HARMODIUS
J'ai froid, rentrons.

UN TOMBEAU
Demeure.

HARMODIUS
Qu'es-tu ?

LE TOMBEAU
Je suis la tombe. - Exécute, ou péris.

UN NAVIRE A L'HORIZON
Je suis la tombe aussi, j'emporte les proscrits.

L'ÉPÉE
Attendons le tyran.

HARMODIUS
J'ai froid. Quel vent !

LE VENT
Je passe.
Mon bruit est une voix. Je sème dans l'espace
Les cris des exilés, de misère expirants,
Qui sans pain, sans abri, sans amis, sans parents,
Meurent en regardant du côté de la Grèce.

VOIX DANS L'AIR
Némésis ! Némésis ! lève-toi, vengeresse !

L'ÉPÉE
C'est l'heure. Profitons de l'ombre qui descend.

LA TERRE
Je suis pleine de morts.

LA MER
Je suis rouge de sang.
Les fleuves m'ont porté des cadavres sans nombre.

LA TERRE
Les morts saignent pendant qu'on adore son ombre.
A chaque pas qu'il fait sous le clair firmament,
Je les sens s'agiter en moi confusément.

UN FORÇAT
Je suis forçat, voici la chaîne que je porte,
Hélas ! pour n'avoir pas chassé loin de ma porte
Un proscrit qui fuyait, noble et pur citoyen.

L'ÉPÉE
Ne frappe pas au coeur, tu ne trouverais rien.

LA LOI
J'étais la loi, je suis un spectre. Il m'a tuée.

LA JUSTICE
De moi, prêtresse, il fait une prostituée.

LES OISEAUX
Il a retiré l'air des cieux, et nous fuyons.

LA LIBERTÉ
Je m'enfuis avec eux ; - ô terre sans rayons,
Grèce, adieu !

UN VOLEUR
Ce tyran, nous l'aimons. Car ce maître
Que respecte le juge et qu'admire le prêtre,
Qu'on accueille partout de cris encourageants,
Est plus pareil à nous qu'à vous, honnêtes gens.

LE SERMENT
Dieux puissants ! à jamais fermez toutes les bouches !
La confiance est morte au fond des coeurs farouches.
Homme, tu mens ! Soleil, tu mens ! Cieux, vous mentez !
Soufflez, vents de la nuit ! emportez, emportez
L'honneur et la vertu, cette sombre chimère !

LA PATRIE
Mon fils, je suis aux fers ! Mon fils, je suis ta mère !
Je tends les bras vers toi du fond de ma prison.

HARMODIUS
Quoi ! le frapper, la nuit, rentrant dans sa maison !
Quoi ! devant ce ciel noir, devant ces mers sans borne !
Le poignarder, devant ce gouffre obscur et morne,
En présence de l'ombre et de l'immensité !

LA CONSCIENCE
Tu peux tuer cet homme avec tranquillité.


Jersey, 25 octobre.

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