Monday 14 July 2008

BOOK 2, 'Order Re-established' 2: To the People

Tears everywhere: sobs, funeral cries,
Why do you sleep where the shadow lies?
I don’t want you to lie there, dead.
Why do you sleep where the shadow lies?
This is no time for lounging in bed.
Liberty bleeds, seeks help at your door.
And if you’re dead she’s living no more.
See, at your threshold—the Jackal, uncowed,
See Weasel and Rat coming snip-snap up
Why let yourself get wrip-wrapped up?
They will bite you in your shroud!
On the people behalf they'll prepare us
…….Our last goodbyes…—
Lazarus! Lazarus! Lazarus!
…….Arise!

Bloodstained Paris. Moonshine flits
Dreamingly over the mass-grave pits;
Trestaillon’s glory shining bright!
The Press and Tribunes aren’t so well lit!
’89’s mouth has been sealed up tight.
Revolution touches us like a ghoul that
Lies on the ground! Just one single bullet
Can manage things even a Titan could not.
Escobar laughs (‘hee-hee-hee’) like a sneak
And trained upon you, Giant Republic,
Are all the sharp swords of—Lilliput!
The Judge turns merchant in Law’s house
…….Gets a good price…—
Lazarus! Lazarus! Lazarus!
…….Arise!

Over punished Vienna, over Milan
Over Rome, a city both blessed and panned,
Over Budapest, the always tormented,
The she-wolf Tyranny, that grim old gran,
Squats, savage and self-contented.
She laughs; her den adorned with charms;
She treads upon skulls and legs and arms
From Tanaro's river the Vistula;
She tends to her foul young brood:
Who feeds her, brings the she-wolf food?
Why, the bishop and executioner.
Who's suckling now at her Teats Barbarous?
…….His Royal High. is!
Lazarus! Lazarus! Lazarus!
…….A-ri-se!

Jesus, with his apostle-brothers
Said: you've got to love one another
And voilà! Two thousand years scud
Whilst he calls on us and also on others
Opens his arms, still stained with blood.
Invoking this mild prophet's name Rome fakes up.
Three sacred circles are what make up
The tiara worn by the Vatican.
The first one is a Papal Crown, the
Second the gibbet circle at Verona
The third is a prison barbican.
Mastai fashioned the tiara thus,
…….And none dare chastise…—
Lazarus! Lazarus! Lazarus!
…….Arise!

They are building a clutch of new prisons;
Dark sleeper, where the river glistens
Hear the man of blood-soiled streams;
And the heartsick widow weeping—listen,
Black sleeper locked in your hard dreams!
Martyrs adieu! Winds blow, hulk floats;
Grey-haired mothers with sobs in their throats;
Mourn for their sons in the victor’s grasp;
The route is lined with—all their sighs;
The tears that escape, drop-drop, from their eyes
Filter through hatred that's packs our hearts.
The Jews have won their hazard, that
…….Sect of lies…—
Lazarus! Lazarus! Lazarus!
…….Arise!

Buthe seemed to be awakening!
Can it be you that I am hearing?
That buzzing of some sombre swarm?
In the hive the bee is trembling
It swells its indistinct alarm.
The Caesars, not caring whose moans are these
Are sleeping through their symphonies
Of Baltic Lakes and Mount Etna
The people remain, though the night is black;
Sleep, kings; Victory trumpets tyranny back!
And the organ responds with: hosanna!
Who responds to this fanfare, as
…….The belfry cries…?—
Lazarus! Lazarus! Lazarus!
…….Arise!

Au Peuple

Partout pleurs, sanglots, cris funèbres.
Pourquoi dors-tu dans les ténèbres?
Je ne veux pas que tu sois mort.
Pourquoi dors-tu dans les ténèbres?
Ce n'est pas l'instant où l'on dort.
La pâle Liberté gît sanglante à ta porte.
Tu le sais, toi mort, elle est morte.
Voici le chacal sur ton seuil,
Voici les rats et les belettes,
Pourquoi t'es-tu laissé lier de bandelettes?
Ils te mordent dans ton cercueil!
De tous les peuples on prépare
Le convoi... -
Lazare! Lazare! Lazare!
Lève-toi!

Paris sanglant, au clair de lune,
Rêve sur la fosse commune ;
Gloire au général Trestaillon!
Plus de presse, plus de tribune.
Quatrevingt-neuf porte un bâillon.
La Révolution, terrible à qui la touche,
Est couchée à terre ! un Cartouche
Peut ce qu'aucun titan ne put.
Escobar rit d'un rire oblique.
On voit traîner sur toi, géante République,
Tous les sabres de Lilliput.
Le juge, marchand en simarre,
Vend la loi... -
Lazare! Lazare! Lazare!
Lève-toi!

Sur Milan, sur Vienne punie,
Sur Rome étranglée et bénie,
Sur Pesth, torturé sans répit,
La vieille louve Tyrannie,
Fauve et joyeuse, s'accroupit.
Elle rit ; son repaire est orné d'amulettes
Elle marche sur des squelettes
De la Vistule au Tanaro ;
Elle a ses petits qu'elle couve.
Qui la nourrit ? qui porte à manger à la louve?
C'est l'évêque, c'est le bourreau.
Qui s'allaite à son flanc barbare?
C'est le roi... -
Lazare! Lazare! Lazare!
Lève-toi!

Jésus, parlant à ses apôtres,
Dit : Aimez-vous les uns les autres.
Et voilà bientôt deux mille ans
Qu'il appelle nous et les nôtres
Et qu'il ouvre ses bras sanglants.
Rome commande et règne au nom du doux prophète.
De trois cercles sacrés est faite
La tiare du Vatican ;
Le premier est une couronne,
Le second est le noeud des gibets de Vérone,
Et le troisième est un carcan.
Mastaï met cette tiare
Sans effroi... -
Lazare! Lazare! Lazare!
Lève-toi!

Ils bâtissent des prisons neuves.
Ô dormeur sombre, entends les fleuves
Murmurer, teints de sang vermeil;
Entends pleurer les pauvres veuves,
Ô noir dormeur au dur sommeil!
Martyrs, adieu! le vent souffle, les pontons flottent;
Les mères au front gris sanglotent;
Leurs fils sont en proie aux vainqueurs;
Elles gémissent sur la route;
Les pleurs qui de leurs yeux s'échappent goutte à goutte
Filtrent en haine dans nos coeurs.
Les juifs triomphent, groupe avare
Et sans foi... -
Lazare! Lazare! Lazare!
Lève-toi!

Mais il semble qu'on se réveille!
Est-ce toi que j'ai dans l'oreille,
Bourdonnement du sombre essaim ?
Dans la ruche frémit l'abeille;
J'entends sourdre un vague tocsin.
Les Césars, oubliant qu'il est des gémonies,
S'endorment dans les symphonies
Du lac Baltique au mont Etna;
Les peuples sont dans la nuit noire
Dormez, rois; le clairon dit aux tyrans : victoire!
Et l'orgue leur chante : hosanna!
Qui répond à cette fanfare?
Le beffroi... -
Lazare! Lazare! Lazare!
Lève-toi!

9 novembre. Jersey

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